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Nous étions curieux de voir ce que Sam Mendes pouvait apporter à la saga, et il faut avouer que le résultat est largement à la hauteur de nos espérances. Superbement shooté ( très belle photo signée Roger Deakins, chef opérateur des Frères Coen et de Sam Mendes depuis la mort du légendaire Conrad L.Hall ), racé et rythmé, Skyfall dépoussière et revigore la saga en substituant les rocambolesques "bonderies" à une ambivalence qui questionne toute la mythologie du personnage et nous laisse entrevoir l'humain derrière la légende. Peu surprenant de la part d'un réalisateur dont chaque oeuvre dissèque et bouscule les fondements idéologiques et/ou éthiques d'une Amérique en crise : L'american way of life ( American Beauty ), l'illusion nocive du conformisme vue à travers le prisme du couple ( Les noces rebelles ), l'absurdité d'une guerre menée contre un ennemi invisible ( Jarhead ), ou l'impossibilité d'une rédemption ( Les sentiers de la perdition ).

 

L'apparente sous-exploitation des personnages féminins ( exception faite de Judi "M" Dench ), n'a rien à voir avec une virilisation ou une dérive machiste des préceptes fondateurs de la saga, mais pourra toutefois surprendre ou décevoir : Notre James Bond Girl nationale, Bérénice Marlohe, n'aura que 20 minutes, chrono en main, pour convaincre... Cependant, ces rôles sont essentiels car ils permettent et nourrissent la refonte idéologique du héros dont les certitudes ne cessent d'être mises à mal par un excellent Javier Bardem, tout en blondeur péroxydé et en folie intérieure.

 

En bref, Sam Mendes, en adoptant un traitement plus humain et donc plus universel, insuffle un souffle singulier et inédit dans l'histoire de 007, et réussit le pari de plaire au néophyte, tout comme au converti, tant Skyfall, en plus des nombreux clins d'oeil à la saga, ne trahit en rien son ADN originel.

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