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En 1981 et à tout juste 20 ans, Sam Raimi s'apprêtait à marquer à jamais l'histoire du cinéma d'horreur avec Evil Dead, dont la délicieuse et contagieuse folie allait imprégner bien des rétines. Un film pour lequel la mention trop souvent galvaudé de "culte" semble avoir été inventé. Dès lors, il était évident qu'un jour ou l'autre il succombe à la détestable mode des remakes, comme tant d'autres classiques revisités avec plus ( Massacre à la tronçonneuse, la dernière maison sur la gauche, la colline à des yeux, Dawn of the dead...) ou moins ( The Thing, Amityville, Halloween, Freddy, Vendredi 13, Black Christmas...) d'adresse. Une tendance pas forcément nouvelle, mais de plus en plus guidé par de pénibles impératifs commerciaux, les producteurs prétendant pouvoir surfer sur le succès et la popularité d'une oeuvre en l'exploitant sans jamais se soucier d'en dénaturer toute la substance et par la même occasion de décevoir bien des fans.

 

Et malgré tout l'enthousiasme teinté de respect qu'affichait le réalisateur à chaque interview, vraisemblablement conscient du matériau dangereux auquel il s'attelait, Evil Dead n'échappe pas à la ( trop ) nombreuse liste de remakes ratés. Pire, il en est l'incarnation même.

 

Rien est à sauver dans cette inénarrable ignominie, entre un casting apathique ( quant le film de Sam Raimi reposait tout entier sur l'univers burlesque dégagé par Bruce Campbell ), des saillies gore aussi gratuites que stériles, et un réalisateur en pilote automatique incapable d'insuffler une once de vie dans son film, autant dire qu'à ce niveau de médiocrité, pire qu'une déception, c'est une trahison. Là où Sam Raimi parvenait à transcender un script faiblard par une liberté de ton sans équivoque et tant de fulgurances visuelles, Fede Alvarez se contente de citer l'original en collectionnant les gimmicks ( cabane, cave, tronçonneuse ) sans jamais incarner la moindre séquence.

 

Le cinéma d'horreur doit vraiment mal se porter pour que la presse spécialisée ait été si tolérante avec pareille daube. Puisse Monsieur Raimi ( par ailleurs ici producteur...) revenir aux fourneaux, comme il l'avait fait pour le diablement efficace Jusqu'en enfer.


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